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**Une partie du gouvernement de Benyamin Nétanyahou souhaite répondre coûte que coûte à Téhéran, malgré les mises en garde des Etats-Unis, qui redoutent un embrasement régional.**
Israël ne sait toujours pas comment rétablir ses capacités de dissuasion, après six mois d’une guerre menée de manière chaotique à Gaza, au prix de 33 000 morts palestiniens, et d’une campagne de frappes au Liban et en Syrie d’une intensité inédite depuis une décennie. Ses alliés occidentaux dressaient ce constat alarmant à bas bruit, avant même que l’Iran n’en fasse la démonstration, dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril, en lançant plus de 300 drones et missiles balistiques vers l’Etat hébreu.
Cette attaque place le gouvernement de Benyamin Nétanyahou dans une impasse. Israël ne peut riposter contre le territoire iranien sans risquer une escalade, que son allié américain refuse à toute force, craignant une guerre régionale. S’il n’y répond pas, il laisse l’Iran établir une nouvelle norme : des frappes directes de missiles balistiques sont désormais possibles, en riposte à des attaques israéliennes contre ses intérêts.
Face à ce dilemme, Benyamin Nétanyahou temporise. Un échange téléphonique avec le président des Etats-Unis, Joe Biden, vers 2 h 30 du matin, dimanche, a paru repousser une riposte qu’Israël laissait deviner immédiate et d’ampleur. Depuis lors, le premier ministre israélien n’a publié qu’un bref communiqué : *« Nous avons intercepté, nous avons bloqué. Ensemble, nous vaincrons. »* Une réunion du cabinet de guerre s’est achevée sans annonce, dans la soirée. Puis les écoles ont été autorisées à rouvrir dès lundi, signal d’une possible désescalade.
Des fuites attribuées à de hauts responsables des services de sécurité israéliens s’étaient accumulées, dimanche, dans la presse, signalant leur effroi face à des débats décrits comme va-t-en-guerre au sein du gouvernement depuis des jours. Ces officiers exprimaient leur crainte d’une riposte hâtive et irréfléchie aux frappes iraniennes, sans en minimiser l’importance. Ils déploraient, plus généralement, l’absence de toute vision politique dans cette guerre aux multiples fronts, dont M. Nétanyahou refuse de définir les objectifs, au-delà d’une promesse de *« victoire totale »*.
**Fatigue et soulagement des Israéliens**
L’allié américain craint, pour sa part, que le premier ministre ne soit tenté d’élargir la guerre à Gaza en un conflit régional, lui qui avait encore essayé, fin 2020, de convaincre l’ancien président des Etats-Unis, Donald Trump, de lancer des frappes durant les derniers mois de son mandat contre les installations balistiques et nucléaires iraniennes.
M. Nétanyahou est pressé sur sa droite par ses alliés fondamentalistes religieux, exclus du cercle étroit de ministres chargés de décider seuls des suites à donner aux frappes iraniennes, au sein du cabinet de guerre. Premier parmi ces boutefeux, le ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a rejeté, dimanche, toute logique d’endiguement et de proportionnalité face à Téhéran, estimant qu’Israël s’était ainsi fourvoyé durant quinze ans face au Hamas à Gaza. Il souhaite que son pays *« devienne dingue »* afin de *« créer une dissuasion au Proche-Orient »*.
Une part du Likoud, le parti de M. Nétanyahou, exprime une même radicalité. Ces voix portent dans l’opinion israélienne, qui vit encore au présent l’attaque du 7 octobre 2023, et qui considère comme une crise existentielle l’effondrement des capacités de défense de l’Etat ce jour-là , face à l’attaque du Hamas. L’ancien premier ministre Naftali Bennett, issu de l’extrême droite religieuse, a bien résumé ce sentiment, en affirmant qu’Israël ne pouvait pas se contenter de la « victoire » défensive que Washington l’incite à savourer face à Téhéran : *« Vous ne gagnez pas des guerres simplement en interceptant les tirs de vos ennemis, et vous ne les dissuadez pas ainsi »*, tranchait-il.
Dimanche, les journaux télévisés du soir faisaient écho à la fatigue et au soulagement des Israéliens, qui s’étaient précipités dans les grandes surfaces pour faire des stocks de nourriture, en prévision de l’attaque iranienne. Mais ces journaux adoptent aussi le ton satisfait des porte-parole de l’armée. Ils louent l’impressionnante démonstration de ses capacités défensives, et soulignent le contraste avec son écroulement le 7 octobre, laissant entendre qu’une page est tournée.
**Resserrer les liens avec des Etats arabes**
Au sein du gouvernement, cette confiance est exprimée par l’ancien chef d’état-major Benny Gantz et par le ministre de la défense, Yoav Gallant. Dans la nuit de samedi à dimanche, selon le site Axios, le premier s’était distingué au cabinet de guerre, en proposant qu’Israël mène des frappes en Iran, avant même que les drones lancés par Téhéran n’aient atteint l’espace aérien national. Dimanche, M. Gantz évoquait publiquement la nécessité de répondre aux tirs de missiles iraniens, mais il se montrait plus patient.
Comme M. Gallant, il faisait valoir une occasion de raviver le soutien américain et occidental à Israël, tandis que l’administration Biden promet de privilégier l’action diplomatique en vue d’isoler Téhéran. Dans le même temps, il espérait resserrer les liens avec des Etats arabes : *« Cet incident n’est pas terminé. L’alliance stratégique et le système de coopération régionale que nous avons construits, qui ont résisté à ce défi de taille, doivent être renforcés aujourd’hui plus que jamais. Face à la menace iranienne, nous mettrons en place une coalition régionale et veillerons à ce que l’Iran en paie le prix, de la manière et au moment qui nous conviennent »*, promettait M. Gantz.
Le général faisait référence au traité de paix signé en 1994 avec la Jordanie – dont l’aviation a abattu des drones iraniens sur son territoire –, ainsi qu’aux accords de normalisation diplomatiques conclus en 2020, notamment avec les Emirats arabes unis et Bahreïn. Cet optimisme se fonde sur le fait que des Etats du Golfe ont pu détecter et signaler de premiers tirs, samedi, en coopération avec Washington.
Mais ces voisins expriment toutefois depuis des mois leur irritation, à chaque fois que des responsables israéliens prétendent discerner une occasion de rapprochement régional, tout en poursuivant une guerre sans fin à Gaza.
Ils s’inquiètent surtout de la manière dont Israël mène le conflit à la frontière libanaise et en Syrie, en multipliant des frappes d’une intensité inégalée depuis 2006, contre le Hezbollah et les gardiens de la révolution iraniens. Cette montée en puissance a culminé avec l’assassinat du général iranien Mohammad Reza Zahedi, dans la section consulaire de l’ambassade iranienne à Damas, le 1er avril, auquel Téhéran a répondu par ses tirs de missiles.